Aveyron - France

L’histoire du village de St-Côme-d'Olt

L’histoire du village de St-Côme-d'Olt

Selon les historiens locaux, MM. Carnus, Cabanettes et Balitrand, le bourg de Saint-Côme n'était, à l'époque des croisades, "qu'une petite agglomération au quartier de la Bouïsse (buis), placée non loin de la voie gallo-romaine reliant Rodez (Segodunum) à Javols (Andéritum)". Outre quelques masures, une "infirmerie" se situait près la chapelle de la Bouïsse qui accueillait les voyageurs et les pèlerins fatigués après la rude traversée de l'Aubrac pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle.

Cette église primitive était placée sous le vocable de Saint-Côme et Saint Damien, frères jumeaux martyrs reconnus comme les patrons des infirmiers. Dès lors, ce quartier prit le nom du patron de l'hospice et il fut attribué à la localité qui s'étendra vers le Lot jusqu'au passage du gué primitif.

Au XIIe siècle, les seigneurs de Calmont d'Olt, site dominant Espalion, construisirent un château autour duquel se développa le village. Pour se prémunir contre l'invasion d'ennemis, les habitants, sous l'impulsion du seigneur et avec son autorisation élevèrent des fortifications percées seulement par trois portes conférant au village son aspect médiéval circulaire encore conservé.

Linteau daté 1758 à Saint-Côme-d'Olt

 

La chapelle seigneuriale qui jouxtait le château sera agrandie au XVIe siècle. Surmontée d'un clocher tors unique dans le département, on accède à l'intérieur par deux portails composés de médaillons sculptés dont l'ornementation présente des têtes d'hommes ou de femmes dont les coiffures les situent au règne de François 1er ou de Henri II (description du comte d'Armagnac à la société française d'archéologie du 4 juin 1863) ainsi que d'animaux fantastiques. C'est à cette époque que les barons de Castelnau-Bretenoux délaissèrent le château de Calmont pour venir s'établir à leur "aula" Saint-Cômoise considérée comme plus pratique et accueillante que le château de Calmont.

Au cours du temps, les habitants arrivèrent à obtenir quelques franchises et libertés de la part de leur seigneur. Elles furent périodiquement renouvelées depuis le XIIIe siècle. Celle du 11 juillet 1528, conservée aux archives départementales de Rodez, retrace avec un luxe de détails l'organisation et le fonctionnement de la collectivité résidant dans le village. Quatre consuls élus devaient veiller à la bonne administration de la communauté après avoir désigné un "bannier" (garde-champêtre), 2 prud'hommes (agents municipaux) et un "courratier" (receveur municipal).
Le village connut successivement les vicissitudes de la peste en 1586 et de la période révolutionnaire à la fin du XVIIIe siècle. De nombreux vestiges ou monuments classés ou inscrits aux Monuments Historiques témoignent de cette riche histoire locale.